LUCAS - complications
Une étude parue dans le European Journal of Emergency Medicine (+ pdf) en avril 2011 a permis de comparer les lésions provoquées par les compressions thoraciques manuelles et par le LUCAS.
Pour ce faire, les auteurs ont provoqué une fibrillation ventriculaire chez 106 porcs d'un poids d'environ 20 Kg, avant d'entamer une réanimation.
Chez la moitié des sujets, des compressions thoraciques furent administrées par des instructeurs BLS certifiés selon les normes AHA 2005, tandis que l'autre moitié fut mise sous LUCAS. La profondeur de compression était identique dans les 2 groupes. Après l'arrêt de la réanimation (durée de 16 minutes environ, sans différence de durée statistiquement significative entre les 2 groupes), tous les porcs subirent immédiatement une nécropsie. La nécropsie fut effectuée par un vétérinaire selon un protocole prédéfini, sans que le vétérinaire ne soit au courant de la méthode de réanimation employée.
Les auteurs rapportent un taux de complication sous LUCAS très inférieur au taux de complication consécutif aux compressions thoraciques manuelles - les sujets n'ayant présenté aucune complication étaient bien plus nombreux (p=0.004) dans le groupe LUCAS. Tous les chiffres ci-dessous sont statistiquement significatifs:
- Fractures sternales: 2 sous LUCAS, 18 en manuel
- Fractures de côtes: 4 sous LUCAS, 16 en manuel
- Hématome hépatique: 2 sous LUCAS, 9 en manuel
- Hématome splénique: aucun sous LUCAS, 8 en manuel
Il est à relever que l'étude n'était pas sponsorisée par l'industrie et que les auteurs ne font état d'aucun conflit d'intérêt potentiel.
Il semblerait donc, du moins dans ce modèle que l'utilisation du LUCAS provoque moins de lésions que les compressions thoraciques manuelles.
Une étude humaine pilote parue dans Resuscitation, ne montrait pas de différence significative de lésions à l'autopsie entre les patients ayant reçu des compressions thoraciques manuelles et ceux réanimés à l'aide d'un LUCAS.
L'utilisation du LUCAS semble donc être raisonnablement sûre chez l'humain. L'étude PaRAMeDIC, actuellement en cours, devrait permettre de déterminer si il existe un bénéfice, en terme de survie (ainsi qu'en terme de devenir neurologique et en terme de qualité de vie), associé à l'utilisation d'un LUCAS.